Tuesday, April 15, 2008

Quand les politiciens se servent la faim pour marquer des points

Ces dernières semaines, Haïti est revenu à la une de l’actualité. Quelque loin que vous soyez, les nouvelles vous rattrapent, les imagent vous bousculent, le gêne vous serre la gorge, et la colère vous embrase. Vous êtes, en effet, en colère contre la manière dont votre pays est réduite dans la presse : à des laissés pour compte semant la pagaille, détruisant les rares magasins qui opèrent dans un pays qui ne fonctionnent plus depuis longtemps, posant des barricades enflammées, et lançant des pierres sur le Palais National. Vous êtes en colère parce les réponses qui vous sont posées par les étrangers qui regardent comme vous et qui n’en comprennent rien, sont impossibles à répondre. Faut-il commencer par 1492, parler de la découverte, de l’esclavage, de la prospérité de l’ex Perle des Antilles, de la lutte pour l’Independence, de Toussaint Louverture ? Ou faut-il conter la déchéance qui ponctue notre quotidien depuis 1804, l’occupation, la dictature, les massacres, la démagogie qui a revêtu des allures de démocratie avec Aristide, puis s’arrêter sur les kidnappings, les coups d’état, la pauvreté, l’indigence, et le désespoir qui nous hantent de façon quotidienne. Car ceux qui n’y connaissent rien le plus simplement du monde peuvent poser l’équation faim + pauvreté + hausse des prix = manifestations + démission du Premier Ministre + violence, et argumenter qu’une augmentation de l’aide alimentaire devait suffire à réduire la faim.

Mais vous qui connaissez Haïti, qui respirez encore son air en dépit de la distance, qui pleurez encore en silence quand vous avez un parent au bout du fil, vous savez que la situation est loin d’être aussi simple. Vous savez que ces manifestations ne sont pas innocentes, qu’il y a des mains derrière ces actes de violence, que ces soit disant revendications ne sont pas dues au hasard, que le renvoi du Premier Ministre ou l’octroi de l’argent n’arrangerait pas grand chose, et que ces manifestants ne sont que des pions entre les mains habiles des malades du pouvoir.

Parce que vous la connaissez la froide vérité, vous en avez marre. Vous avez beau fuir ces manœuvres politiques, vous avez beau rompre avec Haïti, vous avez beau vous résigner à votre condition de « sans pays », il suffit de ces moments pour que votre pouls s’accélère, que votre cœur se met a palpiter, que vous avez envie de vous arracher les cheveux, de maudire le destin, et de vous rendre a l’évidence, pour la énième fois, que vous avez bien fait de vous en aller.

3 comments:

G. Moyiz said...
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G. Moyiz said...

C'est dommage de voir Haiti dans ces conditions. Il nous faut une révolution pacifique en Haiti contres ces avides du pouvoir afin de sauver le pays. Le pays ne fait que reculer quand on change de gouvernement chaque 2 ans. Quand sera t-il temps pour ces voyoux du parlement Haïtien de comprendre que le processus de la politique n'est pas une partie de football de quartier? Je me demande s'il ont en tête la notion de continuité. Ils viennent de prouver que leurs intérêts politiques priment sur les besoins de la grande majorité.

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