Jamais de primaires n’ont suscité autant d’intérêts chez les américains en général, et les démocrates en particuliers. Entre la maturité et l’expérience représentées par Hillary, le charisme et le changement véhiculés par Barack, le choix n’a jamais été aussi difficile. Dans le fond, il n y a pas de grandes différences entre les deux. Les deux ont été des critiques acharnés de la façon dont Président Bush a conduit les opérations militaires en Iraq, les deux ont voté contre le projet de loi relatif à l’immigration qui a été introduit dans la Chambre au début de l’année 2007, les deux ont voté contre la confirmation du Président de la Cour Suprême, etc…
Il n y a de différence que dans la manière dont les deux sont perçus dans la presse : Barack est perçu comme jeune et charismatique—un Bill Clinton des années 90— alors que Hillary est perçue comme un politicien expérimenté et mature. Clinton promet de remettre l’économie sur la bonne voie, Barack promet une Amérique unie.
Du coté des noirs, le choix est d’autant plus difficile que Bill Clinton représente pour plusieurs « the first black president ». Pour les femmes noires, l’embarras n’a jamais été aussi évident. Faut-il élire une femme pour marquer une nouvelle ère dans les relations de genre et donner au leadership américain un nouveau ton, ou faut-il élire un noir pour signifier au monde que l’Amérique est la terre où tout homme est né libre et égal en droit ? Faut-il choisir avec le cœur ou avec la tête ?
Si les féministes évoquent les questions de genre pour décider entre les deux, les non-féministes (humanistes) vont analyser la personne qui peut dynamiser le rêve américain et ses retombées sur le monde ; la personne dont la politique pourra remédier aux maux dont souffre l’économie américaine tout en redéfinissant les valeurs morales, intellectuelles, spirituelles et humaines dont l’Amérique a grandement besoin pour garder son statut de Première Puissance Mondiale.
http://www.msnbc.msn.com/id/15920730/page/2/
Monday, January 21, 2008
Hillary vs Barack : Faut-il être féministe ou humaniste ?
Monday, January 14, 2008
Interrogations
Est-ce la culture qui détermine les hommes ou est-ce que ce sont les hommes qui déterminent la culture ? Comme la flore et la faune, je me demande si les hommes d’une région quelconque ne sont pas nés avec les traits de caractère propres à la survie dans cette région—s’il n y a pas dans les gènes quelque chose qui prédisposerait à un climat, une culture, des us et coutumes spécifiques. Qu’est-ce qui détermine qu’une femme porte le voile dans les fortes chaleurs de l’été, même quand la femme en question soit une biochimiste ou un médecin ? Qu’est-ce qui détermine qu’un homme abandonne sa femme pour le fait qu’elle soit cancéreuse et que la femme trouve cela tout à fait normal ? Qu’est-ce qui justifie la polygamie ? Y a-t-il un déterminisme géographique qui conditionne les hommes ?
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Un jour comme les autres
Cela va me prendre du temps pour m’habituer au dimanche comme jour de travail, d’école, et d’activités économiques diverses. C’est ma deuxième semaine et je me révolte encore contre cette profanation qui veut saboter plus de trente ans de conditionnement occidental.
Read More......Friday, January 11, 2008
Nostalgie!!!
J’ai laissé Delhi de façon abrupte. Les événements qui ont survenu ne m’ont pas laissé le temps de dire au revoir ni aux gens qui m’ont ouvert leurs cœurs et leurs portes, ni aux endroits qui me sont devenus familiers.
Voila que depuis une semaine que je bute sur des indiens à chaque coin, Delhi me revient en mémoire comme si j’y suis encore. Je peux aisément voir South Moti Bagh où je m’approvisionnais en fruits et légumes régulièrement ; Le Marché à Basant Lok où j’achetais le poulet, le jambon et les œufs ; Haus Khas Market où je m’attardais après mes cours à NIIT. Je peux voir Lalit me sourire gentiment, Gulab Singh voler à mon secours quand les robinets s’assèchent sans raison particulière, et Laksmi déployer ses sarees. Je peux voir les rues bondées, les coiffeurs sur les trottoirs, les restaurants de fortune au coin des rues, des hommes dégustant leurs thés à petites gorgées autour d’un feu sur le trottoir alors que des vaches ruminent paisiblement quelques mètres plus loin auprès des immondices exposées.
Je suis nostalgique. Delhi me reste collé à la peau. C’est si unique.
Je ne sais trop si Abu Dhabi sera aussi facile à percer. La population dont le gros est fait d’étrangers (80%) n’a en commun que leurs jobs. Les locaux ne sont pas accessibles—ces hommes aux longues tuniques d’un blanc immaculé regardant de haut le commun des mortels ; ces femmes, cachées sous des mètres de tissus noirs et dont les yeux sont parfois les seules fenêtres sur le monde, cheminant comme des ombres dans les lieux sur lesquels l’Islam plane mystérieusement..
Aujourd’hui est vendredi, c’est le Saint Sabbat. C’est le jour consacré au repos, à la prière et aux cultes religieux. Quand les prières se sont élevées dans la ville à l’aurore, je me suis levée pour écrire ma nostalgie. Aujourd’hui je vais encore voir de près la ville pour essayer de percer ses secrets.
Thursday, January 10, 2008
Abu Dhabi: Premières Impressions
A Abu Dhabi Mall, les designers se donnent rendez-vous : Tiffany, Movado, Kennenth Cole, Cartier, Prada, Dolce Gabana—une clientèle bien nantie y déambule. Des femmes en noir, couvertes de la tête au pied exhibent leurs sens du style par leurs chaussures Prada, leurs sacs Channel et leurs diamants scintillants sur le voile comme de petites étoiles dans la nuit.
Après quelques heures à errer d’un coin à un autre, il est déjà l’heure de rentrer chez moi. Sur le Corniche Road qui fait face au Golfe Persique, je m’arrête un moment. Une mer turquoise s’étire paresseusement le long du littoral. Des familles sont venues pique-niquer. Des enfants jouent dans le sable. Je m’emplis les yeux du spectacle. C’est beau à faire rêver. Je rentre chez moi en silence. Le soir tombe déjà. La ville est belle, mais je n’y ai trouvé aucun exotisme particulier.
Wednesday, January 9, 2008
Yes We Can
Je suis sceptique pour plusieurs raisons. Je viens du tiers-monde et il y a toute une panoplie de mises en garde qui régissent les réserves du citoyen haïtien moyen à la veille de toute élection—des mises en garde du genre « l’homme aux abords du pouvoir n’est pas l’homme au pouvoir », « la parole a été donnée à l’homme pour masquer sa pensée », « read my lips », etc…Mais aussi en tant que tiers-mondiste, j’ai toujours pensé qu’il y a en fait peu de différences entre les hommes politiques américains, que tous ces efforts à séparer d’un coté les démocrates des républicains d’un autre coté sont des attentes superficielles pour camoufler les vrais problèmes qui rongent l’Amérique, et par ricochet le monde.
En effet, qu’un démocrate soit pour l’abortion ou qu’un républicain soit contre l’assistance sociale, qu’un démocrate soit pour « à chacun sa morale » ou qu’un républicain soit pro-morale ne sont que la pointe de l’iceberg—le contingent de problèmes que l’américain confronte sur une base quotidienne. Car l’Amérique aura beau se faire l’avocat des droits de l’individu et aura beau prôner l’égalité pour tous, les questions de discriminations et de d’inégalité restent encore entières. Je ne me suis jamais sentie plus ségrégée qu’aux E.U. Chez moi en Haïti, la musique, l’art, et la science du monde sont accessible à tous. Il est assez normal qu’un (e) jeune haïtien(ne) soit un(e) passionné(e) de Céline Dion, de Bocelli, de Monet ou du génome humain ; qu’il/elle discute du bec et des ongles l’Illiade, l’Odysée, et le surréalisme ; qu’il/elle analyse David Copperfield tout en fantasmant sur Beyoncé et Brad Pitt. Ce qu’est qu’aux E.U. que j’ai appris que si tu es noir(e) et que tu écoute de la musique de Georges Michael par exemple, tu es considéré(e) « a black with white taste », qu’il y a un cinéma pour blancs et un autre pour noirs, une musique pour blancs et une autre pour noirs, etc…
Les Etats-Unis, c’est une société qui d’après moi doit se pencher sur ses malheurs avant de se faire les militaires du monde. Avec les classes moyennes s’appauvrissant, les familles enfoncées jusqu’au cou dans les dettes, des visions altérées et irréalistes de la notion de limite que tout homme sensé est supposé avoir pour pouvoir faire une bonne allocation de ses ressources, avec la crise de l’immobilier, les marchés boursiers s’effondrant sous le poids des signes avant-coureurs d’une récession, la hausse des prix des produits de première nécessité, et le sceptre du terrorisme hantant comme une épée de Damoclès le quotidien, le prochain président aura du pain sur la planche.
Il est indéniable que et Hilary Clinton et Barack Obama veuillent secouer le status quo. Une femme et un noir portés par le même rêve de présidence de la nation la plus puissante du monde. Devant la défaite essuyée à New Hampshire un charismatique Obama scande trois petits mots qui galvanisent— « yes we can »— alors qu’une Hilary Clinton triomphante proclame que l’homme moyen ne sera pas invisible pour elle. Une Amérique encore à rebâtir veut encore croire que le changement est possible.