C’est une chose d’entendre parler d’un endroit ou d’en voir les cartes postales ou de lire les récits de voyages, ou même d’épuiser les ressources de tripadviser.com et de lonelyplanet.com…c’est une autre chose de se rendre sur les lieux, de faire corps avec la crasse, le brouhaha, la magie, l’extraordinaire, et d’en sortir content, médusé, ivre…
Voir Jaipur enfin est l’une des visions que je mettrai longtemps à oublier. Au début, c’est l’incompréhension, la frustration devant l’embouteillage créé par les véhicules aussi divers en forme qu’en superficie…c’est l’énervement devant les acrobaties à entreprendre pour entrer par les petites portes de la ville aux heures de pointe—à Jaipur, toutes les villes sont bien incluses entre des murs et les portes sont les seuls moyens d’y accéder.
Puis la fatigue l’emporte. Il faut bien se reposer avant de s’attaquer aux trésors que regorge PinkCity : Le City Palace Museum, le Amber Fort, le Science and Technology Museum, les Centres d’achats, les éléphants peinturlurés et les chameaux s’avançant au pas et en cadence, les danseurs folkloriques, le bruit…
A part l’agitation et la foule qui sont les traits caractéristiques de l’Inde en général, Jaipur est une contrée à part. A Jaipur j’ai une fois de plus confirmé le proverbe « l’habit ne fait pas le moine ». À voir l’état de délabrement de certains endroits, les pauvres courant après les voitures, la misère ponctuant de ses airs désespérés le vécu de plus d’un, on ne s’imaginerait jamais que derrière les murs sales et trempés d’urine, des restaurants de luxe et des hôtels de première classe (à tous les standards) se tiennent. Comme un diamant précieux dans un égout, un peu partout le spectaculaire s’érige sur la crasse en dépit des jours, des années, des siècles, et des millénaires. Devant les vestiges de ce passé glorieux et dans les affres du présent récalcitrant, la ville respire bruyamment du lever du jour jusqu’au soir….
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