Friday, April 27, 2007

Mandat d’arrêt contre Richard Gere!


Le tribunal de Jaipur a émis un mandat d’arrêt contre l’acteur Richard Gere et l’actrice Shilpa Shetty pour s’être embrassés (sur la joue) en public. Le ridicule a atteint son comble. http://timesofindia.indiatimes.com/Court_issues_arrest_warrants_against_Shilpa_Gere/articleshow/1957870.cms


Read More......

Tuesday, April 17, 2007

Sweet Delhi



Depuis quelques temps une douce torpeur m’enveloppe, au dedans comme uu dehors. Delhi a cessé d’être cet étranger qui me nargue pour devenir une complice capricieuse. Je ne regarde plus les vaches comme des incantations fantasques d’une culture que je ne comprendrais sans soute jamais—je ne vis plus l’agitation assourdissante des rues comme un phénomène atypique—je vis plutôt pleinement chaque jour—je me laisse vivre en attendant que le temps vienne ou je dois plier bagage et que de Delhi il ne restera qu’une empreinte douce-amère dans ma mémoire.

Read More......

Sunday, April 1, 2007

Pas un poisson d’Avril

Le 1er avril charrie toujours son flux de souvenirs teintés de moquerie, de ridicule et de nostalgie sur le temps passé. Il amène aussi un désir de s’arrêter, d’envoyer aux calendes grecques les espoirs manqués et les projets d’avenir et d’être dans le moment, l’espace d’une journée, et de rire, de respirer, de rigoler pendant ces vingt-quatre heures, rien que ces vingt-quatre heures, car comme le dit Keynes, « à long terme, nous serons tous morts ».

En Haïti, je veux croire que les tout-petits, les enfants, les jeunes et même les adultes oseront s’arracher aux jeux vidéos, à la télévision, aux contrariétés habituelles pour passer des poissons d’avril alors que le ciel tropical distille son vent d’Avril dans les cerfs-volants et que les rameaux s’ouvrent sur une vivifiante Semaine Sainte.

A Delhi, il vante à peine. Le thermomètre affiche déjà un solide 40 degré Celsius. Il n y a rien qui rappelle de près ou de loin le 1er avril Haïtien ou la Semaine Sainte…Pourtant ce matin, les Matrimonials ont publié un spot que, si je n’étais pas ici, je considèrerais un poisson d’avril pour les Indiennes nubiles :
USA CITIZEN MEDICAL DOCTOR, Prominent reputed Gupta Family of U.P., (Sister in U.P.), affluent, financially secure, owns a large modern private mansion on 3 acres in a posh town of New Jersey, legally divorced, 54, 5’10’’ handsome, gentle, athletic, Dynamic, exceptionally educated in New York and Harvard (M.D., Ph.D., 3 Master degrees), Private Practice of Internal Medicine, Invites proposals from Smart, Vivacious, Slim, really Beautiful, Cultured, Classy, Educated, Preferably never married/ Issuless girl (Below 40 yrs.). Caste No Bar. No response without Photo. Meeting Place will be only in Delhi.

Read More......

Wednesday, March 28, 2007

Le Temps

Cela fait quelques temps que je ne trouve plus le temps d’écrire, ni de m’émouvoir, ni d’être choquée, par l’Inde. Peut-être que c’est finalement arrivé. Sans que je ne me sois rendue compte, je suis devenue d’ICI. Les journaux fourmillent encore de titres qui froissent la dignité humaine—tantôt c’est le taux alarmant de mortalité maternelle : la moitie du nombre de gens ayant péri dans le tsunami meurent ici chaque année sans pompes ni trompettes…tantôt c’est une jeune femme qui est tuée par ses beaux-parents qui se sont lassés de demander la dot…tantôt c’est l’élimination de l’équipe Indienne dans la Coupe du Monde de Cricket et les réactions chauvinistes qui ont suivi ; les mêmes qui secouent Haïti quand le Brésil a du mal à marquer un but ou est éliminé dans la Coupe de Monde de Football, comme si tous les espoirs accumulés s’estompent l’espace d’une nanoseconde et que toute la ferveur inspirée fait corps d’un coup avec les laideurs du quotidien…Mais je n’ai plus le temps de m’émouvoir.

Le temps est trop peu comparé aux montagnes de soucis et d’attentes à jalonner le présent…aux impondérables qui ne manquent jamais de se produire et de s’imposer. Alors il faut tout remettre à plus tard et se concentrer sur les urgences, en espérant que plus tard il y aura encore du piment pour exciter notre léthargie, et que nous ne serons pas trop vieux pour nous émouvoir encore.

Read More......

Monday, March 12, 2007

L’Inde le nouveau bastion asiatique des milliardaires


Les apparences sont souvent trompeuses. Ne jugez pas l’Inde sur ses impasses fétides, la poussière enlisant les gens et les édifices, la malnutrition narguant les enfants des zones rurales et urbaines, le taux de foeticide, le sexe ratio, les taux de mortalités maternelle et infantile, la désolation se peignant sur les visages des mendiants et laissés pour compte des rues de Delhi. Ne jugez pas l’Inde sur son apparence crasseuse et chaotique.

Jugez la plutôt sur les récentes acquisitions des groupes Tata et Reliance, sur son taux de croissance, et sur le récent rapport de Forbes « Listing the World’s billionaires ». Cette année 14 indiens se sont ajoutés à la liste portant à 36 le nombre de milliardaires indiens, et détrônant le Japon du titre de pays en Asie avec le plus de milliardaires. Parmi les 20 personnes les plus riches du monde, figurent 5 américains et 3 indiens. Quand est-ce que le pays va bénéficier de ce foisonnement de richesses ?

Read More......

Wednesday, March 7, 2007

A propos de la Journée Internationale de la Femme

Cela fait plus de quatre vingt dix ans que les femmes sont au cœur des débats sur le développement. Si l’on tient compte que deux femmes, Hillary Clinton et Ségolène Royal, sont dans la course présidentielle des deux nations les plus puissantes du monde, que de plus en plus de femmes s’adonnent à des études supérieures, et qu’en conséquence elles sont plus conscientes et plus en contrôle de leur pouvoir reproductif et productif, l’on a le droit de s’applaudir—considérant l’époque où les femmes n’avaient même pas le droit de voter. Néanmoins, il reste beaucoup à faire pour que les femmes, la moitié de la population mondiale, aient un accès adéquat et équitable au processus de décision, aux ressources et aux revenus, pour que leur rôle en tant que facteur essentiel au développement soit pris en compte.

Le Thème de la journée internationale de la femme 2007 est : Mettre fin à l’impunité des auteurs d’actes de violence à l’égard des femmes et des filles

En effet, en dehors des montagnes de différence entre les rôles sociaux des genres masculin et féminin aussi bien dans le Nord que dans le Tiers-monde, la violence faite au femme demeure l’un des défis les plus difficiles à contourner. C’est d’autant plus difficile que dans beaucoup de communautés rurales du monde en développement, elle est considérée normale.

Les pays développés sont bien en avance du monde en développement si l’on tient en compte qu’avoir une fille dans beaucoup de régions de l’Inde est considérée comme un châtiment—que près de 45% de filles de moins de 18 ans se retrouvent mariées—qu’une mort maternelle survient tous les deux heures à West Bengal (TOI, March 4, 2007, P11).

Rendre aux femmes du monde leur dignité humaine n’est pas un acte féministe. C’est un devoir humaniste de défendre les droits de chaque être humain à la vie, l’éducation, à l’accès aux ressources et à la participation aux décisions politiques, économiques et sociales les affectant. Les objectifs millénaires du développement des Nations Unies stipulent que « L’égalité des sexes, qui est inscrite dans les droits de l’homme, est au cœur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Sans elle, on ne pourra vaincre ni la faim, ni la pauvreté, ni la maladie. »

Read More......

Friday, February 23, 2007

Le sort des adolescentes dans la plupart des zones rurales de l'Inde

La plupart des gens se tordent de rire au souvenir de leurs jeunes années. Entre les souffles qui passent, les coups de cœur qui attristent, les émotions qui déchirent, il y a ce sentiment de liberté, cet engouement pour la vie, cette soif pour l’aventure, ce désir d’être soi, cette passion pour « l’ici et le maintenant » ….Ce sont les années où l’on vit le plus intensément.

Qu’en est-il des filles indiennes dont plus de 45% se retrouvent mariées avant 18 ans ?

45% of Indian girls married off before 18: Jharkhand, Bihar, Rajasthan Worst offenders : Survey—Times of India, Friday, February 23, 2007—Kounteya Sinha

It’s a social ill that continues to shame India. Nearly 45% of women in the country, aged between 20 and 24, are married off before they reach 18, the legal age to marry. What’s worse, the number is over 50% in eight states.

While 61% of women in Jharkhand were married off before 18, the number stood at 60% in Bihar, 57% un Rajhastan, 55% in Andhra Pradesh, 53% each in Madhya Pradesh, Uttar Pradesh and West Bengal and 52% un Chhattisgarh.

Lack of education was found to be a major factor funneling this trend. Over 71% of women who got married below the age of 18 had received no education.

These are part of the findings of the latest National Family Health Survey-III, carried out in 29 states during 2005-06.

The survey, conducted by 18 research organizations, including five population research centres, and designed to collect and provide vital information on population, family planning, maternal and child health, child survival, nutrition of children and status of women, also unmasks another worrying trend. Six states—Arunachal Pradesh, Punjab, Mizoram, Sikkim, Tripura and West Bengal—which reported a lower percentage of under-18 marriages among women during the NFHS-II survey conducted in 1998-99, show an upward trend in NFHS-III. Officials say more and more women in these six states are being married off at the age of 15.

The survey, which interviewed 1,24,395 women and reported a response rate of 94.5%, shows that this social malady exists mostly in rural India. While 52.5% of the cases of under-18 marriages were found to be in rural areas, the number stood at 28.1% in urban India.

Some states, however, have shown a low prevalence of this practice. States like Goa, Himachal Pradesh, Manipur, Jammu and Kashmir, Kerala, Punjab, Delhi, Tamil Nadu, Utarakhand and Meghalaya reported 12%-25% prevalence.

The scourge of child marriage continues to haunt India. “Because women questioned for the marriage survey were between 20-24 years of age, this figure shows us a trend that is recent. It’s shocking that nearly half the women in that age group, many from progressive states, were married off before they attained the age of 18. In some of the country’s biggest states, over half the women met this fate. This has serious implications on their chances of higher education and their fertility rate,” said Dr Kamla Gupta, chief coordinator of NFHS-III from the International Institute of Population Sciences, Mumbai.

According to a health ministry official, a girl marrying below 18 often gives birth to an unhealthy child. Dr R K Sinha, an expert on marriage trends in IIPS, told TOI, “this is a disturbing trend. Even though several states like Andhra Pradesh, Rajasthan and UP have shown a decline in this practice in NFHS-III, the numbers are still above 50%. This shows that the Child Marriage Restraint Act of 1976 isn’t being implemented effectively by several states.”

Read More......

Tuesday, February 20, 2007

Le gouvernement vient au secours des filles “non-voulues”

Alarmé par un sex-ratio sans cesse décroissant, le gouvernement prend des mesures pour que les bébés filles aient au moins la chance de rester en vie. En mettant des crèches dans les districts où les parents peuvent abandonner leurs filles—au lieu de les tuer, le gouvernement veut s’assurer que dans l’avenir il y ait assez de filles pour maintenir la parité homme-femme.

To fight foeticide govt will ‘cradle’ unwanted girls—Times of India, Monday, February 19, 2007

Alarmed by a declining sex ratio due to female foeticide and infanticide, government has an offer to make to parents who extinguish a new life—a “palna”, or cradle, in every district where girl children can be left to the care of official agencies.

For parents who don’t want to raise a girl child, the message is loud and clear—don’t kill your daughter; the government will raise her. The Centre seems to feel that the palna scheme, which is bound to attract its share of critics, will prove effective in checking the inhuman trend.

The scheme, to be implemented by the ministry of women and child development in coordination with state governments, is likely to be put in place during the 11th Five-Year Plan as part of measures to fight the menace of female foeticide.

“We want to put a cradle or ‘palna’ in every district headquarters. What we are saying to the people is have your children, don’t kill them. And if you don’t want a girl child, leave her to us,” minister of state of women and child development Renuka Chowdhury told a news agency. “We will bring up the children. But don’t kill them because there really is a crisis situation,” she said.

Asked if the scheme would not encourage families to abandon their girl children, Chowdhury said, “it doesn’t matter. It is better than killing them.”

Minister of state for women and child development Renuka Chowdhury said parents, even if they have abandoned their daughters, are likely to have a change of heart later.

Chowdhuury said through the cradle scheme, government would at least ensure that the gene pool is maintained. “We do not have enough girls. As it is, states are importing girls from here and there,” she said.

The sex ratio in the country has been recorded at as low as 933 females per 1000 males in the 2001 census. Northern states fare the worst, with national capital Delhi having the lowest sex ratio at 821.

Read More......

Tuesday, February 13, 2007

Avoir une fille est l’un des plus gros malheurs qui puisse arriver à certaines familles indiennes

Pour certains ménages des régions rurales de l’Inde, le malheur peut frapper de plusieurs façons : il peut prendre la forme de désastres naturels, de difficultés financières, ou tout simplement il peut provenir de la naissance d’un enfant de sexe féminin. Dans ce cas, c’est le pire parce que c’est un malheur qui persiste la vie durant. Est-ce pourquoi les filles sont tuées au stade fœtal, tandis que les garçons porteurs de tous les espoirs sont privilégiés et chéris ? Et la fille qui est née envers et contre tout, pourquoi est-elle mal nourrie et maltraitée ?

Je me rappelle les vieux jours où je répétais naïvement que tout homme et né libre et égal en droit. Je ne sais qui a inventé ces palabres. Peut-être que celui/celle qui l’a fait, avait en tête des désirs altruistes et humanistes et projetait sur le monde des idées normatives. Mais si l’on y pense un peu, personne n’est né libre et égal en droit à tout le monde. On naît avec des barrières qu’on passe sa vie à essayer de briser. Mieux vaut être imbu de ses vérités au départ et s’armer en conséquence, au lieu de les ignorer et en être victime. Je retranscris un article de Times of India tel quel. Etre femme en Inde (issue des couches défavorisées) n’est pas du tout plaisant.

In Chambal, girl child is unspoken curse: Three Districts in Northern MP Show Sex Ratios below 850 Girls per 1000 Boys. Times of India, Saturday, February 10, 2007—P17

One-year old Devki lies unattended on a string cot at her home in Sasaikhurd village in Shivppuri district of Madya Pradesh, while her twin brother Rahul gurgles in her grandmother’s arms. He weighs 7.5 Kg, and she 4.7 Kg—the normal weight of a child half her age.

“We feed her but she just doesn’t eat”, says Gangabati, mother of the twins and a labourer. “My son was born far healthier. The girl has always been like this”.

But the village Anganwadi worker, Naresh Sharma, has a different take. “Because the girl was born weak, we advised the family to take greater care of Devki,” he tells TOI. But what happened was just the opposite. The family consisting of farming grandparents and labourer-parents took better care of the boy.

When the district collector visited the village in November last year, he found the girl was severely undernourished and weighed less than 3.5 Kg. Her brother was a healthy 6.5 Kg. It was only after the collector threatened her family with legal action that the parents started feeding her properly.

Devki’s case is symptomatic of the malaise sweeping through northern Madya Pradesh, where three district show child sex ratios below 850 girls per 1000 boys. The situation has worsened since 2003, when ultra-sonography and sex-determination technology became accessible to the remotest parts of Chambal, one of the most backward areas in the country. Sasaikhurd today has 91 boys and 63 girls aged between 1-5 years. Neighboring village Gandhinagar has 75 boys and 50 girls aged 5 years or less.

With foeticide being added to the old practice of infanticide in the region, health workers find it hard to persuade parents to treat their daughter better….

“The levels of malnutrition in India, at about 45%, are very disturbing. India ranks far below Ethiopia (35%) and Sub-Saharan Africa (32%) in malnutrition indices”, says Unicef India’s chief of child development and nutrition.

An elderly villager of Sasaikhurd sums up the general attitude. “Daughters are ‘paraya-dhan’. She will take away a fat booty when she gets married. But the son will bring money, he helps in the field. Who gives you fire when you die? The son does,” he explains.

These biases, coupled with the technology to kill female fetuses, has resulte in Shivpuri town’s child sex ratio dropping alarmingly to 846 girls per 1000 boys from 904 in 2001—a trend reported by TOI on February 6.

Read More......

Saturday, February 3, 2007

Ces chiffres qui confondent

Cette semaine les journaux n’ont fait que parler de chiffres—des chiffres porteurs de tant d’espoir, et charriant tant d’illusions. Même si les chiffres sont souvent les moyens les plus objectifs d’évaluer les performances d’un pays, ils ne reflètent pas souvent ce qui se passe dans le quotidien du commun des mortels.

Par exemple, quand on lit en grandes lettres sur la première page de « India Times » que le Produit Intérieur Brut a cru à un taux de 9% pour l’année écoulée, et que le revenu per capita est passé de 19,297 Rupees l’année précédente à 20,734 Rupees en 2005-06 , et que les ménages ont économisé plus de 414,462 crore (1 crore est égal à 10 millions de Rupees) en actifs financiers, soit 30% de plus qu’en 2004-05, même si tu es un économiste, tu n’as qu’une impression assez floue de ce qui se passe dans les rues de Delhi et dans les régions rurales.

Cette même semaine un autre phénomène a fait l’actualité. Il s’agit du suicide des agriculteurs dans les zones rurales défavorisées. « 11 suicides by farmers in 48 hours ». est le titre d’un article de India Times où l’on explique ce qui se passe à Vidharbha. Au cours du mois de janvier seulement, 62 agriculteurs ont utilisé le suicide comme échappatoire aux endettements. Ce cycle de suicide a forcé le premier ministre M. Singh à se rendre là-bas en Juillet dernier; mais six mois après sa visite et la promesse d’allouer 3,750 crore en atténuation de ce ras-le-bol, très peu ont changé pour les cultivateurs de cotton. En 2006, 1452 personnes se sont suicidées.

Il n y a aucun doute que la croissance est dans nos murs, et que le marché indien est l’un des marchés les plus cotés du moment. Comme on dit en Haïti, « lajan ap bwase nan peyi ya » ; mais cette croissance reste confinée dans un cercle très restreint et mettra peut être des siècles à être distribuée. La semaine écoulée, un autre titre a attiré mon attention, « India to overtake US by 2050: Country Poised to Be No. 2 Economy, Next To China. » L’avenir nous dira si ces prévisions se réaliseront. Mais la façon dont le pays fonctionne ne prête pas à tant d’optimisme.

Pendant longtemps le Canada a occupé le numéro un du classement du PNUD qui, avec son indice de développement humain, se sert des paramètres comme le revenu per capita, l’espérance de vie à la naissance, les taux de scolarisation et d’alphabétisation, etc...pour évaluer le niveau de développement des pays. C’est vrai qu’au canada, chacun a son assurance-santé, que le gouvernement socialiste essaie de prendre en compte le bien-être du plus grand nombre, mais tu dois savoir les faits, si tu as un problème, tu peux mettre entre trois à six mois à voir un médecin….

Je me doute toujours des chiffres. Quand tu es loin et que tu lis les rapports sur l’Inde, tu dois te rappeler que c’est tout simplement la pointe de l’iceberg. Ne vas pas t’imaginer qu’avec ce taux de croissance l’eau potable est accessible à tout le monde, que les individus sont tous lettrés, que chaque personne mange à sa faim, que les soins médicaux sont l’apanage de la majorité, que les besoins de base sont pris en compte, et que le gouvernement joue son rôle redistributif dans l’économie…

C’est vrai que le pays regorge de richesses, mais le gros de ces richesses échappe au fisc. Comme dans tout pays du tiers-monde, les nantis sont bien nantis et les pauvres bien miséreux.

Read More......

Tuesday, January 30, 2007

Jaipur



C’est une chose d’entendre parler d’un endroit ou d’en voir les cartes postales ou de lire les récits de voyages, ou même d’épuiser les ressources de tripadviser.com et de lonelyplanet.com…c’est une autre chose de se rendre sur les lieux, de faire corps avec la crasse, le brouhaha, la magie, l’extraordinaire, et d’en sortir content, médusé, ivre…

Voir Jaipur enfin est l’une des visions que je mettrai longtemps à oublier. Au début, c’est l’incompréhension, la frustration devant l’embouteillage créé par les véhicules aussi divers en forme qu’en superficie…c’est l’énervement devant les acrobaties à entreprendre pour entrer par les petites portes de la ville aux heures de pointe—à Jaipur, toutes les villes sont bien incluses entre des murs et les portes sont les seuls moyens d’y accéder.

Puis la fatigue l’emporte. Il faut bien se reposer avant de s’attaquer aux trésors que regorge PinkCity : Le City Palace Museum, le Amber Fort, le Science and Technology Museum, les Centres d’achats, les éléphants peinturlurés et les chameaux s’avançant au pas et en cadence, les danseurs folkloriques, le bruit…

A part l’agitation et la foule qui sont les traits caractéristiques de l’Inde en général, Jaipur est une contrée à part. A Jaipur j’ai une fois de plus confirmé le proverbe « l’habit ne fait pas le moine ». À voir l’état de délabrement de certains endroits, les pauvres courant après les voitures, la misère ponctuant de ses airs désespérés le vécu de plus d’un, on ne s’imaginerait jamais que derrière les murs sales et trempés d’urine, des restaurants de luxe et des hôtels de première classe (à tous les standards) se tiennent. Comme un diamant précieux dans un égout, un peu partout le spectaculaire s’érige sur la crasse en dépit des jours, des années, des siècles, et des millénaires. Devant les vestiges de ce passé glorieux et dans les affres du présent récalcitrant, la ville respire bruyamment du lever du jour jusqu’au soir….

Read More......

Sunday, January 21, 2007

Un mariage indien






Read More......

Thursday, January 18, 2007

Jacques Roumain


Collectif Haïtien de Provence a fait mention de cette année comme celle du centenaire de la naissance de Jacques Roumain, et rappelle aux haïtiens qu’il leur incombe la tache de ne pas laisser passer cette année inaperçue, et de se pencher sur l’oeuvre de ce grand homme pour découvrir les leçons qui leur permettront de sortir de l’impasse.

En effet, même si le communisme n’est plus—seul son ombre subsiste dans quelque coin du monde—en Haïti, il faudra autant de gouverneurs de la rosée que d’haïtiens pour qu’un changement se tienne. Des gouverneurs de la rosée qui ne viendront pas de l’extérieur comme un messie omniscient pour trouver des solutions aux problèmes nous asphyxiant, mais des gouverneurs de la rosée internes, cherchant en eux-mêmes ce qui cloche, après plus de deux cents ans « d’indépendance » politique, nonobstant de sérieuses dépendances sociale, économique, et humaine. Il nous faut donc une nouvelle lecture du chef d’œuvre de J. Roumain. Un néo-indigénisme libérateur.

Le roman révolutionne la littérature haïtienne en se plaçant dans l’arrière-pays, en campant les paysans—jusqu’alors tenus en marge des œuvres littéraires haïtiennes—face à des problèmes réels tels, la misère, les comportements arbitraires et ubuesques des chefs de section, les contraintes de productions agricoles dont l’eau—à la fois symbole de la vie et facteur essentiel à toute activité productrice—, le vaudou dans l’ombre du christianisme, et le fatalisme aliénateur. Il prône des idées émancipatrices que l’homme doit prendre en main le contrôle de son destin, et que c’est dans l’unité et l’amour pour soi-même, les autres, la nature, l’air qu’on respire qu’est le salut. Quoique véhiculant des idées marxistes, Manuel a beaucoup en commun avec le Christ. C’est une œuvre tributaire de son milieu socio-politique et des aléas de la vie paysanne. Pourtant aujourd’hui le message est plus que jamais vivant. Les mêmes dissensions perdurent entre noirs et mulâtres, urbain et rural, riches et pauvres, cultivés et illettrés...aggravées par l’insécurité, l’abandon de toute production agricole, la dollarisation sous-jacente, l’exode national….

Aujourd’hui, si Manuel revenait redécouvrir son terroir, il en aurait des larmes aux yeux. L’eau ne serait pas le seul bien rare et vital qu’il lui faudrait trouver, capter, et distribuer aux moyens d’union et de solidarité. Il lui faudrait d’abord trouver des gens disposés à écouter son message, des oreilles bienveillantes ayant l’envie de donner suite à ses discours…Quand les campagnes sont vidées de leur contenu, que les mornes s’écorchent, que l’homme aux abois prend la fuite ; qu’est-ce qui reste ? Un coin de terre carnivore, qui tue ses fils et ses filles, qui chasse ses hommes et femmes, que la corruption ronge, et sur lequel les Gervilien et Hilarion en nous tous empiètent de façon suicidaire.

« Il n’est jamais trop tard pour bien faire », dit-on souvent. Trois années après la célébration du bicentenaire de notre indépendance, si le ras-le-bol inspiré par la dégradation du climat politico-économqque haïtien nous invite à répéter comme la mère de Manuel « Nous mourrons tous », une relecture de Jacques Roumain est peut-être le signal d’alarme que nous attendons pour faire vivre nos idéaux de justice, d’égalité et d’union.

A lire

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=38761&PubDate=2007-01-11

http://www.ciao.fr/Gouverneurs_de_la_rosee_Jacques_ROUMAIN__Avis_788509

http://jacbayle.club.fr/livres/Nouveau/n_2/Roumain_5.html

http://jacbayle.club.fr/livres/Nouveau/Roumain.html

Read More......

Wednesday, January 17, 2007

Babel




Ce n’est pas un long métrage retraçant une histoire dans le temps et dans l’espace. C’est plutôt un amalgame de courts métrages superposés et parallèles, se déroulant dans des endroits différents, montrant des personnages qui n’ont, à priori, rien à voir les uns avec les autres, mais à posteriori, qui sont interconnectés, et qui sont en proie au mêmes émotions humaines.

Tel est babel. Une arme donnée en cadeau à un paysan du Maroc par un chasseur japonais, est utilisé par des enfants pour blesser une touriste Américaine…En une seconde, quatre vies basculent, et quatre univers se rencontrent ; cette ados sourde-muette japonaise se rebellant contre le monde, ce couple américain en visite au Maroc, cette nounou mexicaine dont une simple erreur va lui coûter la vie qu’elle a mis seize années à bâtir aux Etats-Unis et cette famille marocaine qui est au cœur du drame, sans rien y comprendre.

Tout y est : colère, frustration, euphorie, désespoir, regrets, solitude…Un film super qui nous montre que nous avons tous des drames en commun, et que même si l’autre n’est pas visible, on n’est jamais seul dans son désespoir….

Read More......

Tuesday, January 16, 2007

Un an pile

Il y a exactement un an, j’ai atterri ici, avec ma famille, mes idées préconçues sur l’orient, mes stéréotypes arrêtés de tiers-mondiste, mes attentes teintées de scepticisme…un peu de tout, un peu de rien….sur le seuil d’un monde que je n’avais côtoyé que dans mes livres d’histoire et les contes de mille et une nuits. Je venais d’une autre planète dont personne n’avait jamais entendu parler, malgré l’épopée de mille huit cent quatre, la cérémonie du bois-caiman, et le refus de l’esclavage. Je ne cessais de répéter à qui voulait l’entendre que j’étais ici pour deux ans, et que je prierai pour que le temps passe vite, et qu’au bout du voyage, je sois rendue à mon univers familier.

L’Inde m’apparut comme un immense chantier où les vestiges du passé annihilent les semences du présent et où la croissance tant vantée par les medias mettrait beaucoup de temps à apporter des fruits. Partout où je posai les yeux, je butai sur un vacarme impressionnant de couleurs vives, la foule, les klaxons de voiture, les vaches et les éléphants. Puis le temps se mit à couler, et avec lui, mes peurs fondirent comme un morceau de glaçon au contact du soleil. La gentillesse des uns, la convivialité des autres, les aventures de chaque jour, les méchancetés le plus souvent animées par l’ignorance…tout cela m’embrassa et me forgeât d’autres perspectives sur la vie, les hommes, le temps, les relations humaines…

Que de choses ont changé en un an. 365 jours. 525600 minutes loin de la course contre la montre, loin de consommation mania, loin des conditionnements qui nous paralysent…à renouer contact avec moi-même.

Un an ne suffit pas pour appréhender ce vaste pays aux traditions séculaires. Il faut toute une vie pour comprendre pourquoi les castes sont si importantes, pourquoi tant de hiérarchie, pourquoi tant de différences entre ceux qui viennent de Punjab, ceux qui viennent de Kerala et ceux de Rajasthan,…pourquoi tant de gens se suicident et que cela est reporté dans les faits divers de Times of India…pourquoi de si importants extrêmes cohabitent…pourquoi la superstition. La nounou de ma fille est convaincue qu’elle mourra dans huit ans, parce qu’un chiromancien après lui avoir lu les lignes de la main a prédit qu’elle n’en avait que pour huit ans…C’est un mauvais signe d’acheter quelque de valeur un dimanche…pourquoi tant de pudeur…

Je suis entrée dans ce prêt-à-porter où je voulais acheter des blouses pour apporter à des amis, et ce vendeur me regarda et me dit, alors que tout le monde librement touchait aux vêtements, que je ne pouvais pas y toucher ; moi qui pensais qu’il plaisantait et qui insistais, me suis faite engueuler par l’imbécile. Je suis sortie et je passai un mauvais quart d’heure à essayer de comprendre pourquoi. Tard dans l’après-midi je suis retournée et j’ai rapporté l’incident au superviseur, un autre con borné et stupide….puis j’ai décidé que j’avais mieux à faire que de laisser deux ignorants tacher mon enthousiasme de leurs limites pathétiques.

Je suis allée a Monsoon Palace, Udaipur, et ce gardien me regarda et me demanda « Why is your hair like this ? » je l’ai regardé sans comprendre, puis je me suis rendue compte que j’étais peut-être la première noiraude au cheveux crépus et naturel qu’il eut jamais vue et je lui ai répondu en souriant « for the same reason yours is the way it is. »

Ce sont deux d’une pléiade d’expériences qui ont jalonné ma première année en Inde. Les unes m’ont attristé, les autres m’ont arraché un sourire…Puis tu rencontres des gens dont la gentillesse te désarme ; des gens qui laissent leurs familles un dimanche pour venir te donner un coup de main ; des gens qui mettent leurs plus beaux habits, sortent leur plus belle nappe, et versent le vin parce qu’ils t’ont invité à dîner, et que tu leur fais l’honneur d’être présent.

Alors que la deuxième année s’esquisse déjà à l’horizon, et que mon cœur s’ouvre à tous les espoirs, je ne puis que murmurer, tout doucement, « Incredible India, Incredible India ».

Read More......

Thursday, January 11, 2007

dieu parmi nous


In India everything is possible; even the willingness to meet with God (literally) can be materialized.

It had been a while since I saw my friend P, so I was happy to see him ‘cause he’s very nice, talkative and always wants to help. I was surprised by the way he answered my question which was ‘where have u been?”

“I was in Bangalore for my yearly pilgrimage”

“What? What kind of pilgrimage?”

“There is a living god in Bangalore, every year I go down there to thank him and present him with new requests; he always grants my wishes.”

I couldn’t believe my ears. The guy is a software engineer, and his whole face lit up when talking about the god. Here’s the website that he sent to me to introduce me to the divine….

http://www.srisathyasai.org.in/

Read More......

Wednesday, January 10, 2007

Au nom de la pudeur

Section 294 of the Indian Penal Code, dealing with “obscene” acts and songs, says that whoever to the annoyance of others
a) does any obscene act in a public place or
b) sing, recites or utters any obscene songs, ballad or words in or near any public place, shall be punished with imprisonment of either description for a term which may be extend to three months or with fine or with both.

Est-ce la raison derrière l’extrême pudeur des indien(ne)s ? En effet, l’Inde est l’un des rares pays où l’on ne voit jamais deux personnes s’embrasser, se tenir la main, ou se tenir serrés. D’un coté la tentation est proscrite par la façon dont les femmes sont vêtues—une longue pièce d’étoffe les couvrant de haut en bas, dans la rue, à la maison, au club de sport, ou sur la plage. D’un autre coté, la culture de la pudeur est restée intacte malgré l’influence occidentale omniprésente.

Cette semaine, un travailleur social a qualifié d’obscène la performance de Mallika Sherawat à Juhu Hôtel le 31 décembre dernier. L’actrice portant un body suit est accusée de porter des vêtements obscènes et suggestifs. Le travailleur social a expliqué “The actress was wearing obscene clothes and dancing in a manner that was very offensive to our culture and women.”

La semaine dernière, une plainte a été déposée devant la cour de la ville de Indore contre le film Doom 2 de l’année dernière car le baiser échangé par Aishwarya Rai et Hrithik Roshan a été qualifié d’obscène. Quelle culture ! L’affaire sera entendue le 25 janvier.
Alors que tout geste d’affection semble banni de la vie des indiens, et que Delhi peut se vanter d’être la ville prude par excellence ; il semble que les plus osées lentement se révoltent contre la vertu séculaire qui contrôle leurs moindres faits et gestes. C’est étrange dans un pays où la femme, par naissance inférieure à l’homme, doit payer son époux pour lui faire l’honneur de la prendre pour épouse—le même époux qui lui a été choisi par les siens après marchandage, et duquel les chances de divorcer sont quasi nulles—que de telles pratiques ne soient pas jugées offensives…mais qu’un body suit et un baiser à l’écran soient jugé offensif aux femmes.

Pourtant il faut bien que les gens aient des relations sexuelles pour que l’Inde soit l’un des pays les plus peuplés du globe. Personne ne me fera croire que tout ce monde est né par l’opération du Saint Esprit !

Read More......

Saturday, January 6, 2007

Home, Sweet Home!

J’ai toujours cru en l’adage “home is where the heart is” parce que pendant longtemps Pétion-Ville a été le seul endroit à habiter mon cœur. En fait, je n’ai aucun mal à reconstituer le parcours que j’avais l’habitude de faire, enfant, pour me rendre à l’école tous les matins. C’était un parcours simple qui se résumait à cheminer brièvement dans la rue Panaméricaine, tourner á gauche près du Marché Shada—autrefois Marché Simone Duvalier—puis m’arrêter devant la Chapelle de Don Bosco pour signer à la hâte ; contourner sans le regarder, le cimetière aux coupoles blanches ; prolonger la Route de Frères, et entrer au portail ou d’autres petits visages attendaient avec beaucoup d’anxiété le son de la cloche. C’était il y a longtemps. Pour une raison ou une autre, mon corps n’était pas seul à effectuer ce parcours ; mon cœur y était, tout mon être s’y trouvait. Ainsi, mon âme murmurait Pétion-Ville à chaque moment, au chambardement de la puberté, aux soubresauts de l’adolescence, aux émotions de femme.

Mais avec le temps, tout a changé. Le Marché Shada qui avait le don d’être si pimpant dans ses dentelles de fer coloré fut vidé de ses occupants qui désormais congestionnent les rues environnantes. Le Rond-point qui était jadis le trépied du géant arbre de noël et qui figurait dans le vidéo « Se Mwen Ab de Nwel » de L. Benjamin, se transforma en un carrefour où s’agglutinent détritus, taps-taps, motocyclettes, laissés pour compte, etc… Ainsi, La Chapelle Don Bosco perdit de ses attraits. Les dimanches désormais se chantent ailleurs. Et avec l’insécurité qui devint une manière de vivre, la vie devint plus précaire, comme le dit A. Derose dans sa chanson « dola meriken trouve l pichè pase lavi ».

Malgré moi, J’ai du m’en aller. En ce faisant, j’ai acquis d’autres habitudes. Mon cœur a pris racine en d’autres endroits qui, à mon insu, ont laissé leurs empreintes sur mon âme…J’ai eu chaud au cœur mercredi dernier en sortant du terminal après avoir passé deux semaines à Taiwan, et que mes yeux se sont posés sur la pancarte ou est écrit en grandes lettres l’expression « Incredible India » et qui montre une jeune femme pratiquant le yoga. Du coup, je me suis sentie en terre familière.

Pendant une minute j’ai pensé à l’adage, et je me suis dit “my heart is yet to be in India; nonetheless, it’s my home.” Je ne peux pas prétendre que cette année n’a été qu’une vague escale en orient. Les allées et venues de Basant Lok, les marchandages a Sarojini Nagar Market, les massages ayurvédiques, les vaches ruminant leurs saintetés à la face du monde … je porte tout cela en moi désormais, et je dois admettre que « My heart is still in Haiti, but my home is right here, right now, in New Delhi, India ».

Read More......